Abstrait
La cytisine a une structure moléculaire quelque peu similaire à celle de la nicotine et de la varénicline. Le concept de la nouvelle varénicline, un médicament de sevrage tabagique, reposait en partie sur la cytisine. Comme la varénicline, la cytisine est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, avec une forte affinité pour les récepteurs alpha4beta2. La cytisine est utilisée depuis les années 1960 comme médicament de sevrage tabagique en Europe centrale et orientale, mais elle est restée largement inaperçue ailleurs. Trois essais contrôlés par placebo, menés en Allemagne de l’Est et de l’Ouest dans les années 1960 et 1970, suggèrent que la cytisine, même avec un soutien comportemental minimal, peut être efficace pour aider à arrêter de fumer. Les comprimés de cytisine sont très peu coûteux à produire et pourraient être un traitement plus abordable que le remplacement de la nicotine, le bupropion et la varénicline. Il y a cependant une pénurie de recherche scientifique sur les propriétés de la cytisine, y compris l’innocuité, la responsabilité d’abus et l’efficacité. Cet article cherche à identifier les priorités de recherche pour les études moléculaires, animales et cliniques. En particulier, de nouvelles études sont nécessaires pour définir le profil d’interaction des récepteurs nicotiniques de la cytisine, pour établir sa pharmacocinétique et sa pharmacodynamique chez l’homme, pour déterminer si les animaux s’auto-administrent de la cytisine et pour déterminer si la cytisine est sûre et efficace comme médicament de sevrage tabagique. Potentiellement, cet effort de recherche, contribuant à une utilisation plus large d’un médicament bon marché, pourrait sauver de nombreuses vies.