Comment ça marche et combien ça coûte tout devisle nouveau médicament pour arrêter de fumer? Avec le retrait du Champixla drogue la plus populaire pour la dépendance au tabac, et les problèmes d’approvisionnement Zyntabacson alternative, depuis ce mois-ci la Sécurité sociale espagnole finance Todacitan, du laboratoire polonais Aflofarm.
Pourquoi je parle autant de Todacitan ?
En septembre 2021, le retrait de Champix du marché ordonné par laAgence espagnole pour les médicaments et santé (Aemps) et l’abandon de sa production par Pfizer, en raison de la présence d’impuretés cancérigènes de nitrosamine dans le médicament, ont mis à mal la stratégie anti-tabac espagnole.
En cette année et demiede nombreux fumeurs qui souhaitent lutter contre leur dépendance au tabac se sont retrouvés dans une situation délicate en raison du prix des traitements les plus efficaces et de leurs effets indésirables, qui ne sont pas rares chez de nombreuses personnes.
Depuis février, le public santé subventionne le Todacitan, un médicament qui est sur le marché depuis un an et coûte plus cher 198 euros pour un cycle de traitement de 25 jours.
Qu’est-ce que le Todacitan ?
Selon la notice Aemps, Todacitan est une aide au sevrage tabagique et sert « à soulager l’anxiété qui survient lorsque vous arrêtez de fumer ». Il ajoute : « L’utilisation de Todacitan permet de réduire progressivement la dépendance à la nicotine, atténuant les symptômes de sevrage ».
Todacitan est basé sur un principe actif d’origine végétale appelé cytisine, qui est un alcaloïde analogue de la nicotine. En d’autres termes, elle est identifiée par les récepteurs nicotiniques eux-mêmes puis prend sa place dans l’organisme, empêchant la nicotine d’agir.
Le « truc » est que bien que le blocage des récepteurs nicotiniques par la cytisine élimine les effets de manque et d’addiction à la nicotine, la cytisine ne génère pas de dépendance, du moins pendant de courtes périodes de temps, qui sont celles établies pour le traitement.
En fait, la cytisine est une vieille connaissance d’Europe de l’Est, car on la trouve dans un arbre local appelé cytise (Laburnum anagyroides), dont les feuilles sont fumées depuis l’Antiquité comme substitut du tabac.
De plus, les graines, qui contiennent l’alcaloïde, sont utilisées comme analgésique pour le système nerveux central et dans les cas de douleurs cérébrales et de dépression.
Comme l’explique cet article du British Medical Journal, pendant Monde La Seconde Guerre mondiale, les feuilles étaient fumées par les soldats des deux camps pour les aider à surmonter les fringales lorsque le tabac se faisait rare, comme c’était souvent le cas.
Par la suite, en 1964, le premier médicament de sevrage tabagique à base de cytisine a été produit et commercialisé en Bulgarie sous le nom de Tabex.
Efficacité prouvée
Selon plusieurs études publiées dans des revues scientifiques prestigieuses telles que le New England Journal of Medicine et le Journal of the American Medical Association, l’efficacité de cet actif a été démontrée.
Dans une étude publiée en 2011 dans le New England Journal of Medicine, un traitement à la cytisine pendant 25 jours a montré des taux d’abstinence sur un an plus élevés que le placebo.
De plus, l’abstinence prolongée à six mois était de 10 % des patients traités avec la cytisine contre 3,5 % avec le placebo. Les données sur le risque d’abstinence prolongée à six et 12 mois étaient de 2,9 % et 3,4 %, respectivement.
Une autre étude de 2014, publiée dans la même revue, a comparé la thérapie à la cytisine à la thérapie de remplacement de la nicotine (TRN). Les patients recevant un traitement à la cytisine pendant 25 jours présentaient des taux d’abstinence plus élevés que ceux prenant une TRN à un mois : notamment 40 % contre 31 % après huit semaines de TRN. De plus, le temps de rechute était plus long avec la cytisine qu’avec la NRT.
Enfin, une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association a comparé l’efficacité de la cytisine à la varénicline, un autre agent de sevrage tabagique et à la base du Zyntabac, un médicament désormais retiré.
Les taux d’abstinence après 25 jours avec la cytisine étaient11,7 %, contre 13,3% après 12 semaines de varénicline. Cependant, dans cette étude, les patients prenant de la cytisine ont eu moins d’effets indésirables que ceux prenant de la varénicline.
Effets secondaires
La liste des effets indésirables du Todacitan, qui ne surviennent pas forcément chez toutes les personnes ni avec la même intensité, est longue :
- changements d’appétit
- gain de poids
- vertiges
- irritabilité
- sautes d’humeur
- anxiété
- augmentation de la pression artérielle
- rythme cardiaque augmenté
- bouche sèche
- diarrhée
- constipation
- éruptions cutanées
- les troubles du sommeil
- chaque
- altération du goût
- maux d’estomac
- nausée
- vomir
- douleurs abdominales
- douleurs musculaires
Son utilisation est donc déconseillée aux femmes enceintes, aux mères allaitantes et aux personnes ayant subi un AVC ou à risque de maladies cardiovasculaires.
Il est également déconseillé aux personnes de plus de 65 ansles moins de 18 ans et les personnes souffrant de problèmes hépatiques ou rénaux, en raison du manque (ou du peu) d’expérience clinique d’utilisation dans ce groupe de personnes.
Comment prendre Todacitan
Selon la notice de Cima, un paquet de Todacitan (100 comprimés) est suffisant pour un traitement complet d’une durée de 25 jours. Todacitan est à usage oral et doit être pris selon le schéma suivant :
Du 1er au 3ème jour : 1 comprimé toutes les 2 heures et un maximum de 6 comprimés.
Du 4ème au 12ème jour : 1 comprimé toutes les 2h30 et un maximum de 5 comprimés.
Du 13ème au 16ème jour : 1 comprimé toutes les 3 heures et un maximum de 4 comprimés.
Du 17ème au 20ème jour : 1 comprimé toutes les 5 heures et un maximum de 3 comprimés.
Du 21ème au 25ème jour : 1 à 2 comprimés par jour et maximum 2 comprimés.
Combien coûte le traitement ?
Le prix de Todacitan est actuellement de 116,93 euros. Comme l’explique l’OCU, « en fonction du niveau de cotisation que le patient doit supporter, le coût de ce médicament pour les travailleurs actifs, par le biais d’une prescription de la Caisse nationale Santé Système, peut varier de 46,77 euros à 70,16 euros ».
Il convient de rappeler que le santé service, qu’il soit étatique ou communautaire, il ne finance qu’un traitement par andonc si vous échouez du premier coup, la lutte contre la rechute devra se faire de votre poche.
En revanche, le traitement n’est financé que pour les personnes inscrites au programme d’accompagnement au sevrage tabagique en vigueur dans la communauté autonome concernée.
De plus, ils doivent démontrer une motivation exprimée pour arrêter de fumer, avec la preuve d’une tentative d’arrêt au cours de la dernière année. Ils doivent aussi fumer dix cigarettes ou plus par jour et présentent un niveau d’addiction élevé selon le test de Fagerström (score égal ou supérieur à 7).
Quelle est l’alternative en Italie
En Italie, il existe un médicament anti-tabac gratuit préparé grâce à la collaboration entre le Centre de traitement de la dépendance au tabac du Service de la toxicomanie et la pharmacie hospitalière Asl d’Asti.
La thérapie pharmacologique est un soutien valable pour réduire les symptômes de sevrage et limiter le désir de fumer et est recommandée pour les personnes qui fument plus de dix cigarettes par jour ou qui ont développé une forte dépendance. Le médicament est la cytisine et est distribué gratuitement sous forme de capsulessuite à une évaluation médicale réalisée au sein du Centre.
Les gélules sont préparées dans le laboratoire galénique de la pharmacie hospitalière et constituent un support thérapeutique efficace et bien toléré par les patients en voie de sevrage tabagique. La prise dure quelques semaines et permet de limiter les conséquences physiques et psychologiques d’un manque de tabac.
Ils accompagnent et intègrent thérapie pharmacologiquegarantissant une plus grande probabilité de réussite, les outils d’accompagnement psychologique dans les ambulatoires des entreprises de santé, comme l’accompagnement motivationnel ou la participation à des groupes d’entraide avec la technique de la pleine conscience (qui redémarre après l’interruption due à l’urgence Covid), une pratique efficace tant en aider la personne à arrêter de fumer et à prévenir d’éventuelles rechutes, par l’acquisition d’un meilleur contrôle de l’impulsion à fumer.
Les Centres de Traitement du Tabac (Ctt), gérés par le Service des Dépendances, sont présents à Asti et un Nice Montferrat et des médecins, des psychologues, des éducateurs et des infirmières y travaillent. A l’hôpital d’Asti il y a aussi une clinique de sevrage tabagique gérée par la structure de pneumologie.
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